Les Croisades vues par les arabes

De Amin Maalouf
Lu par Hervé Pierre
Édité par Audiolib
Tout public
Version : Integrale
10h 45min

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Prix éditeur 21,95 €

Présentation du livre audio

Dans cet essai, Amin Maalouf, écrivain d’origine libanaise, élu à l’Académie française, propose une exploration d’une période bien connue en Occident, les croisades, mais cette fois-ci du point de vue oriental.

Depuis 1095 et durant près de deux siècles, les croisés occupent les villes et l’imaginaire des peuples de la Terre Sainte, dans des campagnes relevant à la fois de l’expansion militaire et de la mission divine, revendiquant les territoires sacrés tout en lynchant et pillant les territoires sur leur passage.

A travers les récits de chroniqueurs et historiens arabes de l’époque, d’épisodes de batailles épiques ou de tranches de vie quotidienne au cœur des cités de la Terre Sainte, l’auteur explore de manière à la fois rigoureuse et accessible l’impact que ces évènements ont pu avoir sur l’évolution et la mémoire collective des civilisations Arabes.

Ça commence bien

Toujours aussi bien documenté, ce nouvel essai d'Amin Maalouf raconte l'histoire des croisades en adoptant un point de vue jusqu'ici négligé : celui des arabes, qui voient débarquer les "Franj" venus d'Occident. Les croisades vues par les arabes nous permet de revoir cette partie de l'Histoire avec l'objectivité qui manquait de la part de la plupart des historiens occidentaux.

Pour cela, Amin Maalouf donne à voir les villes d'Antioche, Constantinople, Beyrouth et tant d'autres tout en s'appuyant sur les chroniques de princes et d'historiens arabes qui ont vécu entre 1096 et 1291, en pleine suprématie de l'Orient quant aux sciences et aux arts. C'est la drôle d'histoire de cette région du monde qui possédait une culture des plus riches, et qui a été incapable de régler des querelles internes pour résister contre des "chevaliers blonds".

En Syrie, à l'arrivée des Franj, la vie politique est de fait empoisonnée par la "guerre des deux frères", deux étranges personnages qui semblent échappés tout droit de l'imagination d'un conteur populaire : Redwan, roi d'Alep, et son cadet Doukak, roi de Damas, qui se vouent une haine si tenace que rien, même une menace commune, ne peut leur permettre de songer à se réconcilier.

Le coup d'éclat de cet essai revient certainement au travail d'historien pour atteindre la plus grande objectivité, ainsi que la recherche très pointue de l'auteur. Mais cette précision historique n'empêche pas le style de Maalouf de rendre les faits historiques intéressants, même pour des néophytes. C'est particulièrement le cas pour les descriptions des figures historiques Arabes, rendues si familières. Cela est aussi dû au talent de narration de Hervé Pierre, de la Comédie Française, qui prête sa voix de basse pour narrer ces faits historiques.

Souriant à contrecœur, al-Adid tend sa main gantée de soie et jure de respecter l'alliance. Mais l'un des émissaires francs l'arrête : «Un serment,» dit-il, doit être prêté main nue, le gant pourrait être signe d'une trahison à venir.»

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