Renouer le lien
Une belle vie
Agathe et Emma Delorme sont sœurs. Elles ont grandi l’une contre l’autre, mais sont pourtant très différentes. Depuis le jour de sa naissance, Agathe, la plus jeune, bordélique et ardente, prend toute la place dans le bain, dans la chambre et dans le cœur d’Emma. Après cinq ans d’un silence inexpliqué, Emma donne rendez-vous à Agathe dans la maison de vacances : Mima, leur grand-mère adorée, n’est plus, il faut vider les lieux et faire le tri dans les souvenirs. Les sœurs Delorme ont une semaine pour tout se dire et rattraper le manque de l’autre, avant l’arrivée des nouveaux propriétaires. Parviendront-elles à réparer le passé ? Dans la beauté de cet été au pays basque, où leur enfance cogne à la porte, résonne la force de leurs éclats de rire. Se moquer du temps qui passe dans les bras de ceux qu’on aime, et si c’était ça, une belle vie ?
Deux comédiennes pleines de talent incarnent les sœurs Delorme, héroïnes irrésistibles de ce roman bouleversant.
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L’ÉQUIPE DE BOOK D’OREILLE A AIMÉ
- Coup de cœur
Ici et seulement ici
Romans jeunesseJe découvre ce livre audioPar-dessous la peinture, le plâtre et le ciment, à l’intérieur des murs, au fond de l’invisible, je perçois quelque chose que j’arrive pas encore à nommer, quelque chose de foutrement féroce qui habite le bâtiment tout entier et qui me rentre dans les os. Qui fera bientôt partie de moi. Ici ne ressemble à nulle part. Ici n’obéit qu’à ses propres règles. Ici, il y a des Bas, des Hauts, des pairs et des impairs. Et quoi qu’il arrive, tout le monde passe par Ici. Huit comédiens de talent s'emparent de ce roman choral vertigineux, addictif et puissant, et nous offrent une expérience de lecture ébouriffante !
Coup de cœur libraireIl y a quelque chose dans les murs du collège. Quelque chose de mauvais, de venimeux, qui monte à la tête des élèves et se moque d’eux. Le collège est régi à la manière d’un véritable royaume ou d’une pièce de théâtre, avec des rôles distribués dès le début de l’année scolaire. Chacun est Haut ou Bas, à l’exception de quelques impairs… Suivant un scénario qui semble inévitable et cyclique, les adolescents se révoltent, disparaissent, assassinent dans l’attente d’une fin du monde inexorable.Par-dessous la peinture, le plâtre et le ciment, à l'intérieur des murs, au fond de l'invisible, je perçois quelque chose que j'arrive pas encore à nommer, quelque chose de foutrement féroce qui habite le bâtiment tout entier et qui me rentre dans les os. Qui fera bientôt partie de moi. Ici ne ressemble à nulle part. Ici n'obéit qu'à ses propres règles. Ici, il y a des Bas, des Hauts, des pairs et des impairs. Et quoi qu'il arrive, tout le monde passe par Ici.
Dans ce roman choral bien différent de La Passe-Miroir, Christelle Dabos aborde la période importante et incontournable du début de l’adolescence qu’on traverse lors de nos années collège. L’important, dans l’Ici, c’est de rentrer dans le moule et de respecter ses règles cruelles et absurdes. Les élèves arriveront-ils à briser le cercle vicieux de la cruauté adolescente et du harcèlement ?Mêmes bagues, mêmes boucles, mêmes barrettes, mêmes bretelles, mêmes bracelets, mêmes bijoux, même blush, même blouse, et bien sûr, même boutique. Tout mon argent de poche y est passé. J'ai demandé des sous au beau-père, piqué dans le porte-monnaie de ma frangine et pété mon cartable de primaire pour que maman m'achète un sac moins la honte, que je jette sur une seule épaule et rien à foutre si ça me déglingue le dos. Le prix de la transparence.
Ici et seulement ici est déstabilisant. L’autrice prend la décision de parler d’un sujet réaliste sous un angle fantastique afin d’interpeller d’autant plus son lecteur. Tout au long du roman, le sentiment de malaise et la tension ne font que monter, jusqu’au point de non-retour. Si les phénomènes surnaturels du récit apparaissent de façon soudaine et inexpliquée, c’est pour accentuer l’aspect absurde des règles d’Ici et des actes qui s’y déroulent. Chaque audiolecteur s’identifiera à un des personnages selon le rôle qu’il y joue : bourreau, victime, spectateur passif, élève invisible… Ce livre audio suit six points de vue différents et ce sont huit interprètes de talent qui réussissent à retranscrire parfaitement, avec vigueur et émotion, toute la personnalité des personnages. L’expérience en est alors encore plus puissante. A écouter de toute urgence !Je regarde Ici. Le lieu où on disparaît, où on assassine, où on révolutionne et où on naît à la fois. Pour peu qu'on y survive.
- Coup de cœur
Cher Connard
Romans contemporains, Romans françaisJe découvre ce livre audio« J’ai lu ce que tu as publié sur ton compte Insta. Tu es comme un pigeon qui m’aurait chié sur l’épaule en passant. C’est salissant, et très désagréable. Ouin ouin ouin je suis une petite baltringue qui n’intéresse personne et je couine comme un chihuahua parce que je rêve qu’on me remarque. Gloire aux réseaux sociaux : tu l’as eu, ton quart d’heure de gloire. La preuve : je t’écris. »,
Après le triomphe de sa trilogie Vernon Subutex, le grand retour de Virginie Despentes avec ces Liaisons dangereuses ultra-contemporaines.
Roman de rage et de consolation, de colère et d’acceptation, où l’amitié se révèle plus forte que les faiblesses humaines…
Qui d’autre que Béatrice Dalle pouvait incarner Rebecca Latté, actrice cultissime qui entre dans la cinquantaine ? Face à elle, Damien Bonnard incarne Oscar, l’écrivain accusé de harcèlement sexuel, obstiné, obtus avant de s’ouvrir aux points de vue des autres protagonistes. Entre eux, point de départ de l’histoire, Zoé Katana, interprétée par Clara Ponsot, voix enragée, déterminée à se faire entendre.Coup de cœur libraire
Roman sans doute le plus attendu de la rentrée littéraire, Cher Connard déchaîne les passions et divise les lecteurs.ices, comme c'est souvent le cas pour les œuvres de Virginie Despentes. Mais Cher Connard débute suite à un post injurieux sur les réseaux sociaux, et démarre une drôle de correspondance entre deux êtres qui n'ont rien en commun, à part de s'être croisés dans le passé. D'un côté, il y a Oscar, un homme, avec une fascination pour celle qui a pourtant injuriée. De l'autre, Rebecca, une femme, son idole d'autrefois, une actrice qui ne mâche pas ses mots. Peu à peu, leur dialogue de sourds s'ouvre à la sincérité et l'écoute.Une troisième voix s'impose alors, celle de Zoé Katana, et vient comme une bombe révéler le comportement inacceptable d'Oscar envers elle, le harcèlement sexuel, son licenciement pour taire l'affaire. Comment, dans ces conditions, ne pas penser au livre Le consentement de Vanessa Springora...Moi, j'ai trouvé que le jeu était en ma faveur et je l'ai joué avec enthousiasme. Je n'ai pas eu besoin de me forcer pour aimer les hommes et ils me l'ont rendu. Mais aujourd'hui j'ai presque cinquante ans. Et mon problème n'est pas qu'ils ne m'aiment plus autant qu'avant. C'est que je leur trouve moins d'attrait. Vous ne tenez pas la route. Il faut tout le temps s'occuper de vous, vous rassurer, vous comprendre, vous assister, vous soigner. C'est trop d'entretien. Elles ont raison, les petites, vos masculinités sont fragiles.
Discussion, rédemption et ouverture sont au coeur de cette correspondance, qui s'interroge tour à tour sur ce qu'il reste du féminisme, ce qu'il est aujourd'hui, sur les rôles sociaux attribués au genre, sur la gestion de la pandémie de Covid, sur l'addiction. De fait, Cher Connard embrasse un vaste horizon de thèmes tout en exposant les points de vue divergents d'Oscar et Rebecca. Le livre audio révèle également toute la détresse qui se cache derrière les victimes comme Zoé, et combien leurs voix peuvent être ignorées dès que l'actualité trouve un nouveau sujet.Je ne sacralise pas la parole de la victime. Évidemment, parfois les femmes mentent. Soit qu’elles n’ont aucun scrupule, soit qu’elles pensent que c’est légitime. Mais le pourcentage d’affabulatrices reste infime, parmi les victimes, tandis que le pourcentage de violeurs parmi la population masculine devrait vous alerter sur le délabrement de vos sexualités. Et pourtant, je vous vois bien plus scandalisés à l’idée de la possibilité d’une accusation injustifiée que vous ne l’êtes de savoir qu’il y a des violeurs parmi vos amis.
On pourrait reprocher à ce livre audio de trop laisser la parole à Oscar, lui qui représente finalement la majorité dominante. Mais celui-ci est là pour incarner une façon de penser de la génération précédente, secouée par Metoo et campée sur des positions qu'il lui est difficile de remettre en question. Le dialogue semble être la solution proposée par Virginie Despentes pour retisser des relations hommes-femmes où le respect et l'écoute sont centraux.Dans ce livre audio, c'est Béatrice Dalle qui donne sa voix à Rebecca, qui semblait de tout manière écrite pour elle. Sa verve est jubilatoire, sa voix traînante et cinglante porte des messages forts, qu'il est important d'entendre. Il en est de même pour Damien Bonnard et Clara Ponsot, qui jouent leurs personnages à merveille.Si je parle, je déclenche la haine. Si je me tais, j’étouffe.
- Coup de cœur
Farida
Récit, NouvellesJe découvre ce livre audioÀ travers le récit d'une femme atypique qui a su défendre son indépendance, Monia Mazigh nous fait voir avec beaucoup de réalisme le modèle patriarcal qui conditionnait la société tunisienne au siècle dernier.Coup de cœur libraire
Monia Mazigh dresse le portrait de Farida, une femme tunisienne musulmane dans le contexte tumultueux d'une Seconde Guerre Mondiale qui se profile. Farida, qui sait lire en arabe et en français. Farida, qui rêve d'être institutrice. Farida, qui désire plus que tout la liberté et l'indépendance. Mais ce qui l'attend, c'est le mariage forcé avec son cousin Kamel, violent et volage, ainsi que la maternité, toujours sous le joug des hommes. Que ce soit en famille ou en société, le patriarcat maintient une pression constante sur les femmes et leur enlève toute possibilité de s'émanciper.Celle qui me protégeait des ordres impérieux de mon père était partie. Elle a laissé une lésion béante dans mon cœur, que personne ne pourrait guérir. Ommi n'était plus là. Mes tantes sont venues la remplacer. Elles sont gentilles, mais elles ne sont pas comme Ommi. Elles voulaient que je me marie et que je sois sage.
Farida nous parle de courage, de détermination face à une culture de silence, d'effacement et d'obéissance. A travers son histoire poignante, mais aussi celle de sa cousine Fatma et sa belle-fille Jouda, se dessine l'histoire de millions de femmes. C'est aussi le récit d'une sororité à toute épreuve que nous livre Monia Mazigh. Mais l'histoire intime de Farida, Fatma et Jouda fait écho à une histoire politique, celle d'un pays qui peine à prendre son indépendance à cause du poids du colonialisme français. C'est un esclavage double que les femmes tunisiennes, à petite et grande échelle.Tous les hommes de notre famille, mon père, mon frère Habib, et même son propre frère Kamel, se méfiaient de Fatma. Ils la trouvaient trop dangereuse, avec son comportement parfois effronté, son intelligence vive et son aisance avec les gens. Fatma semblait les menacer, mais je ne comprenais pas trop comment.
La plume sensible et détaillée de Monia Mazigh retrouve dans la voix d'Elkahna Talbi toute sa volupté, et nous transporte dans les souvenirs de Farida, bons et mauvais. On y découvre, non sans émotion, un attachement fort à la culture et aux traditions malgré tout le poids que celles-ci impose aux femmes.L'une des robes ressemblait à celle que Fatma portait : la taille serrée et des boutons sur la poitrine, des petites manches qui cachaient à peine ses bras, et une jupe qui arrivait aux genoux. J'étais abasourdie. Je me trouvais en face d'une fille qui ne connaissait pas un mot en français, mais qui s'inspirait d'images sur du papier froissé pour se confectionner une robe.
- Coup de cœur
La Mystérieuse Affaire de Styles
Policier & suspense, PolarsJe découvre ce livre audioLorsque la richissime Emily Inglethorp est retrouvée empoisonnée dans son manoir de Styles, les soupçons se portent rapidement sur son très jeune mari, Alfred Inglethorp. Mais le verdict paraît trop évident au colonel Hastings, qui décide de faire appel à son vieux compagnon Hercule Poirot. Ce dernier met alors tout en œuvre pour découvrir à qui pourrait profiter le crime. Car il y a aussi les beaux-enfants de Mme Inglethorp, et Cynthia, la protégée de la défunte : tous auraient pu se procurer la strychnine qui a servi à la tuer…
Les maigres indices ne faciliteront pas la tâche d’Hercule Poirot et mettront à l’épreuve sa perspicacité légendaire…
Samuel Labarthe se glisse à nouveau dans la peau du truculent détective belge et nous offre une lecture magistrale.Coup de cœur libraire
La toute première enquête d'Hercule Poirot n'est pas des moindres : une vieille dame assassinée à la strychnine, une sombre affaire de famille et des histoires d'héritage et de jalousie. Tout cela dans un grand manoir anglais, théâtre d'une tragédie derrière des portes fermées. Les potentiels coupables ne manquent pas, et pourtant tous soupçonnent immédiatement Alfred Inglethorp, le jeune mari de la victime. Tous, sauf Poirot, bien sûr. Car des tensions planent dans le manoir de Styles, et aucun invité n'est complètement blanc ou noir.Poirot était un homme au physique extraordinaire. Malgré son petit mètre soixante-deux, il était l’image même de la dignité. Son crâne affectait une forme ovoïde, et il tenait toujours la tête légèrement penchée de côté. Sa moustache, cirée, lui donnait un air martial. Le soin qu’il apportait à sa tenue était presque incroyable, et je suis enclin à penser qu’il aurait souffert davantage d’un grain de poussière sur ses vêtements que d’une blessure par balle…
Pour les habitués du roman policier comme pour les novices, la Mystérieuse Affaire de Styles est un classique de l'enquête en huis-clos. Hercule Poirot y apparaît déjà tel qu'on l'a toujours connu : futé et agaçant, méthodique à la limite du tatillon. Son obsession des plus petits détails le porte à questionner les premières impressions, les convictions "toutes faites", comme celle qu'Alfred Inglethorp n'ait épousé sa femme que pour se servir dans sa fortune après l'avoir empoisonnée. Après tout, c'est son nom que Mme Inglethrop a répété dans son agonie... Mais le lecteur sent, tout comme Poirot, que ce serait trop facile ; tant de pistes attendent d'être flairées, et il suffit de chercher les indices parsemés par l'autrice.Vous avez lâché la bride à votre imagination. L’imagination est une qualité lorsqu’elle sert, mais un défaut si elle commande. Plus l’explication est simple, plus elle est probable.
Le premier roman d'Agatha Christie atteste déjà de sa virtuosité quant au style et à l'intrigue. Rares sont ceux qui peuvent se targuer d'avoir trouvé la solution sans suivre toute l'enquête ! De plus, l'autrice a su trouver un équilibre et une belle complémentarité grâce au duo du capitaine Hastings, candide mais brouillon, et de Poirot, logique mais orgueilleux.Une fois de plus, on retrouve avec plaisir Samuel Labarthe comme narrateur. Sa voix profonde sera sûrement familière aux amateurs de romans policiers, puisqu'il lit régulièrement les livres audio d'Agatha Christie."Un bon roman policier, moi, ça me plaît, intervint Mlle Howard. Mais on écrit trop de bêtises. Le coupable découvert au dernier chapitre, à la stupeur générale ? Mon œil, oui. Un vrai crime, on saurait tout de suite."
- Coup de cœur
Vivre vite
Romans francophonesJe découvre ce livre audio"J'ai été aimantée par cette double mission impossible. Acheter la maison et retrouver les armes cachées. C'était inespéré et je n'ai pas flairé l'engrenage qui allait faire basculer notre existence. Parce que la maison est au cœur de ce qui a provoqué l'accident." En un récit tendu qui agit comme un véritable compte à rebours, Brigitte Giraud tente de comprendre ce qui a conduit à l'accident de moto qui a coûté la vie à son mari le 22 juin 1999. Vingt ans après, elle fait pour ainsi dire le tour du propriétaire et sonde une dernière fois les questions restées sans réponse. Hasard, destin, coïncidences ? Elle revient sur ces journées qui s'étaient emballées en une suite de dérèglements imprévisibles jusqu'à produire l'inéluctable. À ce point électrisé par la perspective du déménagement, à ce point pressé de commencer les travaux de rénovation, le couple en avait oublié que vivre était dangereux. Brigitte Giraud mène l'enquête et met en scène la vie de Claude, et la leur, miraculeusement ranimées.Micky Sebastian incarne avec justesse cette femme qui tente de trouver désespérément des raisons à un évènement tragique et inconcevable.Coup de cœur libraire
Avant de quitter la maison dans laquelle elle avait prévu de s'installer avec son mari, décédé entre-temps dans un accident de moto, Brigitte Giraud fait un ultime retour en arrière pour enquêter sur ce tragique événement. Un retour en arrière égréné par des "si" au fur et à mesure que l'autrice énumère des hypothèses qui auraient pu éviter l'inévitable. En 21 "si", elle dissèque toutes ces petites conditions qui ont mené à l'accident.La maison était devenue le témoin de ma vie sans Claude. Une carcasse qu'il m'avait fallu apprendre à habiter, et dans laquelle j'avais abattu des cloisons avec de grands coups de masse à la hauteur de ma colère.
Récompensé cette année par le prix Goncourt, Vivre vite nous met face à un questionnement sur notre impuissance et notre vulnérabilité. Face au hasard de la mort qui n'a pas de sens, la "vie parfaite" est fragile, tout ce qui a été construit peut s'envoler en une seconde. Sa constatation a beau être amère, son ton n'est cependant jamais alarmiste. En effet une pointe d'humour peut faire son apparition au détour d'une phrase, ainsi que des émotions nouvelles, que l'on croyait éteintes pour toujours.Quand aucune catastrophe ne survient, on avance sans se retourner, on fixe la ligne d'horizon, droit devant. Quand un drame surgit, on rebrousse chemin, on revient hanter les lieux, on procède à la reconstitution. On veut comprendre l'origine de chaque geste, chaque décision. On rembobine cent fois. On devient le spécialiste du cause à effet. On traque, on dissèque, on autopsie. On veut tout savoir de la nature humaine, des ressorts intimes et collectifs qui font que ce qui arrive, arrive. Sociologue, flic ou écrivain, on ne sait plus, on délire, on veut comprendre comment on devient un chiffre dans des statistiques, une virgule dans le grand tout. Alors qu'on se croyait unique et immortel.
Vivre vite parle du deuil sans fard. Pas de place pour le pathos : si elle parle bien de douleur et de chagrin, la plume de Brigitte Girard est à la fois émouvante et retenue. Avec le recul de vingt ans passés dans cette maison façonnée par le deuil, elle détaille toutes les étapes par lesquelles elle est passée. Cette femme qui refuse de se faire appeler "veuve" est incarnée par la talentueuse Micky Sebastian. Sa voix, habituée au doublage de films, apporte une douceur et une chaleur très agréables à la lecture, qui rendent le témoignage intime de Brigitte Giraud encore plus proche de nous.Il me faut parfois me concentrer pour reconstituer tes traits. Cela je ne l'aurais jamais imaginé. Pour accéder à tous les détails. Je dois convoquer une scène très particulière pour capter ton regard. Je ne parle pas de tes yeux, dont je sais par cœur l'intensité du velours noir, mais de ton regard. Je dois me concentrer et faire resurgir ce moment que j'avais photographié mentalement, je me souviens que je m'étais dit à cet instant : si jamais.
- Coup de cœur
Coraline
Romans jeunesseJe découvre ce livre audioCoraline vient d’emménager dans une vieille maison. Alors que ses parents s’occupent de l’installation, la jeune fille décide de jouer les exploratrices. Méfiance…
Une des portes révèle d’abord un mur de briques, puis un monde fantastique et attirant, étrangement semblable au sien.
Chef d’œuvre de la littérature fantastique, Coraline a remporté de nombreux prix et a été porté à l’écran en 2009 par Henry Selick.
Neil Gaiman signe avec Coraline un roman inoubliable, qui s’inscrit dans la droite ligne d’Alice au pays des merveilles.
Coup de cœur libraireCoraline et ses parents s'installent dans une nouvelle maison. A première vue, cela n'a rien de réjouissant : les voisins sont complètement toqués et s'obstinent à l'appeler Caroline, ses parents sont ennuyeux à mourir, et il n'y a rien à faire dans cette grande maison. Jusqu'à ce qu'elle découvre une petite porte qui mène sur un monde qui semble en tout point identique au sien. Sauf que... Tous ces "autres" ont des boutons à la place des yeux. Et si elle décide de rester dans ce monde parfait, c'est ce qui l'attend elle aussi. Mais cet autre monde est-il vraiment aussi parfait qu'il ne veut le paraître ?Coraline lui passa sa tasse. Mademoiselle Spink considéra d'un œil myope les feuilles noires qui en tapissaient le fond, puis fit la moue.- Ma petite Caroline, commenta-t-elle au bout d'un moment, tu cours un terrible danger.Madame Forcible eut un reniflement de mépris, et posa son tricot.- Ne dis donc pas de sottises, April, tu vas l'effrayer. Tes yeux ne sont plus ce qu'ils étaient, voilà tout. Allons, passe-moi cette tasse mon petit.Coraline la lui donna. L'autre en considéra attentivement le fond, secoua la tête, puis reprit son examen détaillé :- Aïe, tu as raison, April. Cette petite est effectivement en danger.
Classique de la littérature de jeunesse, ce conte fantastique de Neil Gaiman rappelle Alice au Pays des merveilles par son onirisme et ses personnages hauts en couleurs et excentriques. Coraline est une petite fille dont la curiosité l'amène à découvrir un monde parallèle fait pour lui plaire... Mais gare aux illusions ! Car ce qui semble au premier abord un vrai conte de fée s'avère être un piège bien ficelé, angoissant aussi bien pour les adultes que les enfants. L'ambiance est particulière et bizarre, qui peut même donner un certain sentiment de malaise à l'audiolecteur.- Si tu as envie de rester pour toujours et à jamais, reprit l'autre père, il y a seulement une petite formalité à remplir.Ils allèrent dans la cuisine. Sur la table était posée une assiette, sur l'assiette un bout de tissu noir, et sur le tissu une longue aiguille argentée, ainsi que deux gros boutons noirs.
Que vous ayez vu l'adaptation en film par Tim Burton ou que vous adoriez les histoires de Gaiman, du moment que vous aimez le mystère et les chats qui parlent, vous serez happé par Coraline. D'autant qu'il est lu par Cachou Kirsch, qui sait passer de vieille dame à mère doucereuse et malveillante tout en sachant donner à Coraline sa voix de petite fille débrouillarde et courageuse.- Vous êtes dégoûtante, dit Coraline. Dégoûtante, malfaisante et détraquée.- On ne parle pas comme ça à sa mère, répliqua son autre mère, la bouche pleine de cafards.
- Coup de cœur
Eliazar l'oiseau rare
Contes & fables, Littérature jeunesseJe découvre ce livre audioEliazar est un bel oiseau, épris de liberté, qui voyage à travers le monde. Lorsqu'il rencontre Rosy, immédiatement son cœur s'emballe, mais celle-ci n'a jamais appris à voler. Et si l'amour donnait des ailes ? Découvre cette belle aventure en musique et évade-toi le temps d'un conte...Coup de cœur libraire
Eliazar est un bel oiseau migrateur, un oiseau pas comme les autres. Rosy est le seul spécimen de flambant rose à queue de paon, un oiseau pas comme les autres. Lorsqu'ils se rencontrent, ces deux oiseaux s'éprennent l'un de l'autre. Seulement Eliazar doit repartir, et Rosy ne peut le suivre, car personne ne lui a appris à voler. Comment s'aimer à distance, lorsque l'un prend son envol et que l'autre reste au bord de l'eau ?C'est une histoire simple mais universelle que Clémentine Domptail raconte, où l'amour se conjugue à la liberté. Deux êtres uniques au monde se reconnaissent, s'acceptent dans leurs différences, sans s'oublier.Ensemble ils s'amusent. Ils écoutent la mélodie que murmurent les tourbillons du vent, et petit à petit, se confient des secrets.
Eliazar l'oiseau rare est un petit conte musical durant environ 15 minutes. Ce sont 15 minutes de voyage en des terres que l'on croirait presque connaître, des terres merveilleuses où les sentiments sont purs et les couleurs abondantes. Petit bijou de poésie, le conte est écrit pour être écouté par les petits comme les grands : chacun y trouvera quelque chose qui le touchera. Car derrière ce conte se cachent des perles : chaque phrase est marquante, d'autant qu'elle est portée par une musique aussi douce qu'une berceuse.Commence alors une longue série de voyages pour Eliazar, ce marin du ciel. Il va où bon lui semble, et au fur et à mesure, son apparence évolue. Grâce à la richesse des paysages qu'il explore, de nouvelles couleurs s'ajoutent à son plumage comme par magie. A son col blanc, gris perle et noir s'ajoutent toutes les nuances du bleu des océans. Et la nature parsème son dos de jaune d'or, vert citron et de rouge coquelicot.
Des thèmes musicaux ont été composés spécialement pour Eliazar et Rosy, si bien que la musique semble être une voix supplémentaire qui accompagne celle de Clémentine Domptail le long de ce voyage enchanté. La prose se mue parfois en chanson, rappelant celles de la chanteuse Pomme tant la mélodie est angélique.Personne ne peut dire où Eliazar et Rosy se trouvent en ce moment ; mais ouvrez bien grand vos yeux, et vous aurez toutes les chances de les apercevoir.
- Coup de cœur
Où vivaient les gens heureux
Romans contemporains, Romans américainsJe découvre ce livre audioGrand Prix de littérature américaine 2021
Prix Samantha 2021
Lorsque Eleanor, jeune artiste à succès, achète une maison dans la campagne du New Hampshire, elle cherche à oublier un passé difficile. Sa rencontre avec le séduisant Cam lui ouvre un nouvel univers, animé par la venue de trois enfants : la secrète Alison, l'optimiste Ursula, et le doux Toby.
Comblée, Eleanor vit l'accomplissement d'un rêve. Très tôt laissée à elle-même par des parents indifférents, elle semble prête à tous les sacrifices pour ses enfants. Cette vie au cœur de la nature, tissée de fantaisie et d'imagination, lui offre un bonheur inespéré. Et si entre Cam et Eleanor la passion n'est plus aussi vibrante, ils possèdent quelque chose de plus important : leur famille. Jusqu'au jour où survient un terrible accident...
Dans ce roman bouleversant, Joyce Maynard emporte le lecteur des années 1970 à nos jours, liant les évolutions de ses personnages à celles de la société américaine – libération sexuelle, avortement, émancipation des femmes jusqu'à l'émergence du mouvement MeToo... Chaque saison apporte son lot de doute ou de colère, mais aussi de pardon et de découverte de soi.
Joyce Maynard explore avec acuité ce lieu d'apprentissage sans pareil qu'est une famille, et interroge : jusqu'où une femme peut-elle aller par amour des siens ? Eleanor y répond par son élan de vie. En dépit de ses maladresses, son inlassable recherche du bonheur en fait une héroïne inoubliable, dans sa vérité et sa générosité.
Coup de cœur libraireÀ l'occasion du mariage de son aîné Al, Eleanor retourne à la ferme où elle a autrefois vécu, entourée de sa famille. Cet endroit idyllique, elle en est devenue la propriétaire à seulement vingt ans, orpheline depuis quatre ans. Elle y a vécu les meilleurs comme les pires moments de sa vie, et elle l'a quitté lorsque sa famille a volé en éclats. Nous sommes les témoins du retour dans le passé qu'effectue Eleanor tandis que ses souvenirs font surface, dévoilant peu à peu pourquoi elle a quitté la ferme, pourquoi ses enfants se sont éloignés d'elle.Comment se peut-il que la personne avec qui on a partagé les moments les plus intimes, un très grand amour, une immense douleur, des joies et aussi des chagrins, devienne un étranger?
Dans Où vivaient les gens heureux, Joyce Maynard porte un regard doux-amer sur la maternité, le couple et la famille à travers les yeux d'Eleanor. Fresque familiale dure mais tendre, le livre audio développe le personnage d'Eleanor pour montrer tout ce que peut traverser une femme pendant sa vie. Violences, manipulation, trauma générationnel, amitié, identité de genre, secrets familiaux... C'est une écoute bouleversante, qui n'épargne pas l'audiolecteur.ice quant à la manière dont elle aborde ces thèmes.Eleanor commençait à se demander si la douceur d’Ursula avait jamais été bien réelle. Elle avait peut-être nourri un perpétuel ressentiment, mais en silence. Sa fameuse gentillesse n’était peut-être qu’une tactique astucieuse. Il était plus facile de se montrer très agréable que pénible. Son comportement enjoué n’était-il pas une manière efficace de ne pas avoir sa mère sur le dos ? Eleanor avait passé son temps à se faire du souci pour Alison, pour Toby, alors qu’elle aurait peut-être dû se concentrer sur la parfaite petite fille du milieu de la fratrie. Et si sa docilité n’avait été qu’une stratégie pour garder sa mère à distance ? "Continue à sourire et personne ne saura ce que tu penses vraiment."
La plume de Joyce Maynard est subtile dans le travail de psychologie qu'elle fait de ses personnages. La nostalgie des chapitres est si puissante qu'elle ramène immanquablement quiconque écoute à ses propres souvenirs. Mais il serait impensable de ne pas souligner également la performance de l'interprète qui narre ce livre audio : on se retrouve bercé dans ce flot de souvenirs par la voix douce et mélancolique d'Anny Romand. Son timbre grave et mature fait que l'on s'imagine que c'est Eleanor elle-même qui vient parler au creux de notre oreille.L'enfant qui s'appelait Alison souriait rarement. Le jeune homme qu'elle retrouva sur la véranda, son fils Al, paraissait plus heureux que dans tous ses souvenirs ; il avait acquis une sorte de légèreté, il riait de ce qu'un de ses futurs beaux-frères venait de dire.- Je suis si contente de te voir, lui déclara Eleanor, des mots tellement neutres avaient-ils un jour eu plus de sens qu'aujourd'hui.
La sélection de la semaine
Mois de la sensibilisation à la santé mentale
Aux Etats-Unis, le mois de mai est dédié à la sensibilisation à la santé mentale. Comme c'est un sujet qui nous concerne tous, votre audiolibraire a sélectionné 10 titres regroupant témoignages, conseils et fiction traitant de santé mentale.
Découvrir la sélection (10 livres audio)