Celle que je suis

Une bouleversante histoire de résilience qu'on lit le cœur battant dans l'espoir que son héroïne s'en sorte.
Valentine vit dans une petite résidence d'une ville de province. Elle travaille à temps partiel au rayon librairie d'une grande surface culturelle. Les livres sont sa seule évasion ; son seul exutoire, le journal intime qu'elle cache dans le coffre à jouets de son fils. Et son seul bonheur, cet enfant, Nathan, qui vient de souffler ses six bougies. Pour le reste, Valentine vit dans la terreur qu'au moindre faux pas, la colère et la jalousie de son mari se reportent sur Nathan...
L'arrivée d'un couple de voisins âgés dans l'appartement d'en face va complètement bouleverser sa vision du monde. Car comment résister à la bonté de Guy, qui se conduit avec Nathan comme le grand-père qu'il n'a jamais eu ? Comment refuser la tendresse de Suzette, cette femme si maternelle, elle qui a tant manqué de mère ? Peu à peu, Valentine se laisse apprivoiser.
Jusqu'au jour où elle commet une minuscule imprudence aux conséquences dramatiques... Mais une chose change tout, désormais : elle n'est plus seule pour affronter son bourreau et reconstruire sa vie volée.

Ça commence bien

Valentine vit ce que trop de femmes vivent derrière les portes fermées : elle est victime de violences conjugales. Son seul refuge, les livres et son journal intime. Sa seule force, Nathan, son fils de 6 ans, la prunelle de ses yeux. Ce petit garçon sensible voit ce qu'il se passe dans son foyer, est terrorisé par son père, est impuissant devant les coups. Cependant leur quotidien empreint de crainte est bouleversé par l'arrivée de nouveaux voisins, Guy et Suzette. En eux, Valentine va trouver des confidents, et peut-être même une porte de sortie.

Flocon avait bien raison : ressentir était décidément bien une porte ouverte aux souffrances. Mieux valait rester vide à l’intérieur.

Ce livre audio aborde le thème douloureux des violences conjugales, il contient donc des scènes difficiles. Mais il aborde également le thème de la résilience ; Claire Norton offre une introspective très fine de la psychologie de son personnage : elle montre avec justesse les différents sentiments qui traversent Valentine : honte, culpabilité, peur des représailles... Sa perspective permet de comprendre l'emprise complexe que son mari jaloux et violent a sur elle, pourquoi elle ne prend pas ses affaires et son fils ou pourquoi elle ne peut se résoudre à porter plainte. Toute la compassion d'un tel regard porté sur Valentine est sans nul doute transmis par Sophie Frison, dont l'audiolecteur.ice reconnaîtra sûrement la voix s'iel a déjà écouté un livre audio de Marie Mangez ou Liane Moriarty.

Quand j'entends autour de moi : "Si elles restent, c'est qu'elles aiment ça !", je suis dévastée. Non, je ne prends aucun plaisir à recevoir des coups. Ni à être humiliée. Qui serait assez pitoyable pour souhaiter être traitée comme ça ? Les gens ignorent l'épaisseur des barreaux qui nous retiennent. Ces barreaux virtuels, bien plus solides que ceux qui ornent les fenêtres des prisons : ceux de la terreur, qui encerclent notre quotidien...