Darwyne

Mathurine travaille à la protection de l’enfance. On lui confie un signalement concernant un garçon de dix ans, légèrement handicapé, Darwyne Massily. C’est à Bois Sec, un bidonville gagné sur la jungle infinie, que vivent Darwyne et sa mère Yolanda, une beauté qui collectionne les conquêtes. Malgré des apparences rassurantes, Mathurine a l’intuition que quelque chose ne tourne pas rond dans cette famille. Dans ce roman où s’exprime magistralement sa plume expressive, Colin Niel nous emporte vers l’Amazonie, territoire d’une puissance fantasmagorique qui n’a livré qu’une part infime de ses mystères. Darwyne, l’enfant contrefait qui ferait n’importe quoi pour que sa mère l’aime, s’y est trouvé un refuge contre le peuple des hommes. Ceux qui voudraient qu’il soit comme les autres.

##L'avis du libraire

Darwyne, un gamin de dix ans, né avec les pieds bots, qui vit avec sa mère Yolanda dans un taudis paumé entre la ville qui les rejette et la jungle amazonienne qui menace de tout envahir. Une mère courage qui se démène comme elle peut, enchaînant les mecs qui finissent tous par s'évaporer sans prévenir. Bref, pas vraiment le genre de vie dont on rêve pour un enfant.
Et puis un jour, les services sociaux débarquent, alertés par un corbeau. C'est là que le roman prend une autre dimension, en suivant l'enquête de Mathurine, l'assistante sociale. Croyez-moi, on est loin des clichés misérabilistes. L'auteur réussit à nous embarquer dans son histoire avec maestria, alternant les points de vue de Darwyne et de Mathurine.
Mais le véritable personnage central du roman, c'est la forêt amazonienne elle-même. Une forêt sublimement décrite, à la fois refuge et menace pour le petit Darwyne, lui si maladroit dès qu'il retourne vers la civilisation. Une nature à la fois éblouissante et impitoyable, métaphore de la condition humaine dans ce qu'elle a de plus cruel et de plus beau à la fois.