La Danse de l’eau

Le jeune Hiram Walker est né dans les fers. Le jour où sa mère a été vendue, Hiram s’est vu voler les souvenirs qu’il avait d’elle. Tout ce qui lui est resté, c’est un pouvoir mystérieux que sa mère lui a laissé en héritage. Des années plus tard, quand Hiram manque se noyer dans une rivière, c’est ce même pouvoir qui lui sauve la vie. Après avoir frôlé la mort, il décide de s’enfuir, loin du seul monde qu’il ait jamais connu.
Ainsi débute un périple plein de surprises, qui va entraîner Hiram de la splendeur décadente des plantations de Virginie aux bastions d’une guérilla acharnée au cœur des grands espaces américains, du cercueil esclavagiste du Sud profond aux mouvements dangereusement idéalistes du Nord.

Dans son premier roman, Ta-Nehisi Coates livre un récit profondément habité, qui rend leur humanité à tous ceux dont l’existence fut confisquée, et qui trouvèrent le courage de conquérir leur liberté. Alex Fondja incarne avec autant de fougue que de maîtrise l’épopée d’Hiram.

Numéro un sur la liste des best-sellers du New York Times.
Prochainement porté à l’écran par la MGM et produit par Brad Pitt et Oprah Winfrey.

Ça commence bien

Hiram possède un pouvoir extraordinaire lié à l'eau : la Conduction. Celui-ci lui donne la capacité de se transporter magiquement d'un endroit à un autre. Mais pour activer ce pouvoir, il doit puiser dans ses souvenirs. Seulement Hiram a tout oublié de son passé suite au traumatisme de l'enlèvement de sa mère pour être vendue comme esclave.

Commence alors pour lui un long périple à la recherche de ses souvenirs mais surtout des personnes qui lui ont été chères. Surprenant, beau, fluide comme une onde, le style de Ta-Nehisi Coates est un courant qui nous happe, et cela dès la première phrase, aussi mystérieuse qu'intrigante.

Et c'est le seul endroit où j'aurais pu l'apercevoir, là, sur le pont de pierre, une danseuse drapée de bleu diaphane, parce que c'est ainsi qu'ils avaient dû l'emmener, quand j'étais petit, à l'époque où la terre de Virginie était encore rouge comme la brique et rouge de vie, et, même si d'autres ponts enjambaient la rivière Goose, c'est celui-ci qu'ils avaient dû lui faire traverser, pieds et poings liés, car c'est par ce pont qu'on accédait à la grand-route qui s'enfonçait en serpentant entre les collines vertes jusqu'au bas de la vallée avant de bifurquer dans une direction, une seule, et cette direction était le sud.

La mémoire a une place toute particulière dans la Danse de l'eau : face au traumatisme de l'esclavage, de la perte de sa mère, il a fallu qu'Hiram oublie pour survivre. Mais désormais il faut dompter cette mémoire pour retrouver sa liberté. Le roman de Ta-Nehisi Coates aborde le déchirement émotionnel et psychologique que l'esclavage a laissé derrière lui. Pourtant la Danse de l'eau ne sombre jamais ; le livre audio possède une énergie presque fantastique, celle du pouvoir d'Hiram, qui le propulse vers l'espoir, la liberté, le souvenir. Le chanteur et comédien Alex Fondja est celui qui mène la danse, et sa voix pénétrante s'accorde parfaitement au style puissant de Ta-Nehisi Coates.

Je m'efforçais de me rappeler son visage, et comme celui-ci ne me revenait pas, je pensais à ses bras, à ses mains. Mais je ne voyais toujours rien que de la fumée. Et lorsque j'essayais de me remémorer ses colères, ou ses gestes d'affection, rien d'autre que cette fumée de nouveau. Elle avait disparu de la tiède tapisserie du souvenir pour rejoindre les froides archives de la réalité.