Là où chantent les écrevisses

Pendant des années, les rumeurs les plus folles ont couru sur « la Fille des marais » de Barkley Cove, une petite ville de Caroline du Nord. Pourtant, Kya n’est pas cette fille sauvage et analphabète que tous imaginent et craignent.
 À l’âge de dix ans, abandonnée par sa famille, elle doit apprendre à survivre seule dans le marais, devenu pour elle un refuge naturel et une protection. Sa rencontre avec Tate, un jeune homme doux et cultivé transforme la jeune fille à jamais. Mais Tate, appelé par ses études, l’abandonne à son tour. La solitude devient si pesante que Kya ne se méfie pas assez de celui qui va bientôt croiser son chemin et lui promettre une autre vie.
 Lorsque l’irréparable se produit, elle ne peut plus compter que sur elle-même…
 Une héroïne autodidacte et passionnée, une peinture saisissante de la beauté des marais, et une enquête à suspense digne d’Agatha Christie font de ce roman un véritable page-turner.
Un premier roman phénomène qui a conquis des milliers de lecteurs dans le monde entier.

Coup de coeur libraire

Là où chantent les écrevisses est une histoire de solitude, de famille, d’amour, de désillusion, de meurtre. Mais c’est avant tout, l’histoire de Kya, « la fille des marais », qui, abandonnée par sa famille, tente de survivre par elle-même. Dans ce roman, on comprend que la difficulté de la vie pour Kya ne vient pas de la nature qu’elle embrasse et célèbre à chaque instant, mais bien de l’homme (humain mais aussi masculin) perfide, lâche, moqueur et qui ne cesse de l’abandonner à son triste sort.

Ce roman est une véritable ode à la nature et à toutes ces choses qu’on ne voit pas ou que l’on ne comprend pas. C’est également un roman policier palpitant dont le dénouement nous laisse sans voix. C’est le portrait des Etats Unis des années 1950 et 1960 et de son traitement de l’autre, que ce soit d’un point de vue social ou racial. C’est un roman qui parle d’amour aussi, d’une certaine façon, et de poésie surtout. C’est un roman qui vous transporte d’une époque à une autre, d’une histoire à une autre sans jamais perdre de vue ce personnage principal inoubliable et fascinant qu’est Kya. Nous la suivons ainsi, du début à la fin de sa vie, jusqu’à presque fusionner avec elle et partager sa solitude, sa peur, sa frustration, sa fascination pour le marais où elle vit, son amour pour les oiseaux et pour ce garçon, Tate.

Marie du Bled incarne ce personnage principal et tous les autres avec une justesse troublante. Sa voix douce et enfantine renforce la poésie et la beauté de la plume de l’autrice. Tantôt douce et craintive lorsqu’elle incarne Kya, puis tendre et espiègle lorsqu’elle passe à Tate, tantôt solide et autoritaire pour le shérif ou rieuse et aimante pour Jumping. Sa voix oscille d’un personnage à l’autre avec une grande facilité tout en gardant ce timbre si particulier qui rythme l’intégralité du roman.

Ce roman fait pleurer, il fait enrager et soupirer mais il permet aussi la contemplation paisible du paysage dressé par Delia Owens. Le marais de Kya n’a bientôt plus aucun secret pour le lecteur qui, comme Kya, finit par ne plus jamais vouloir le quitter.

C’est également une belle leçon de vie qui rappelle l’acceptation et l’amour et qui dénonce le jugement de valeur et les préjugés. Kya est peut-être « la fille des marais » mais elle n’en demeure pas moins brillante, courageuse et douce.

Ecoutez cette belle histoire qui allie parfaitement l’enquête policière et le « nature writting », qui semble à première vue, une étrange association et qui pourtant, marche parfaitement.